screenplay de BBM

Voici la presentation duprojet du Docteur Edwards par lui-même


Une succession de ré-écriture de scrennplays ont jalonné la route de BBM de la nouvelle de A. Proulx au film de Ang Lee.

Je vous propose (un super cadeau pour Ommadawn) de vous livrer les différences majeures (scènes coupées, descriptions et annotations ainsi que les alternatives non utilisées dans la version filmée) et les éléments qui viendront compléter votre vision d'une histoire qui doit beaucoup à l'interprétation de chacun... mais qui a aussi été écrite et rewritée dans la rigueur... avec le respect de l'idée première de l'auteur. La garantie de soulever certains doutes ? pas si sûr !
Mais on se souviendra que les lecteurs de la nouvelle savent que le beau-père de Jack est mort.... ce que les spectateurs en salle ignorent (ce qui a conduit ces derniers à penser que peut-être le beau-père avait fomenté quelque.... tss tss tss ne révelons pas tout d'un coup)

D'entrée un cadeau supplémentaire : vous aurez toutes les indications quant aux musiques d'ambiances, radio et jukebox, extraits vidéo à la télé et films au ciné/drive-in.... ce qui vous permettra de recréer par vous même ce petit rien qui manque au film.


on y va ça commence ainsi

Screenplay du Trois Février 2003 - PREMIERE PARTIE

Les différences avec le film

Long trajet en camion… ; Ennis cause avec le chauffeur (Pastsy Cline – Walkin’ after midnight à la radio) et quand il arrive à Signal, il saute du camion avec un baluchon contenant une autre chemise et un Levi’s. Il discute avec un vieil homme qui lui indique où trouver le bureau d’embauche et lui conseille de prendre un fusil de plus de trente de calibre s’il veut effrayer les coyotes de BBM. C’est le vieil homme qui montre à Ennis au loin le sommet de la montagne Brokeback.


Quand Jack se rase dans son rétroviseur…. Aucune indication dans le scenario quant au fait qu’il en profite pour mater Ennis (la radio du pick-up truck joue Johnny Cash – I walk the line)

Durant la conversation avec Aguire, un téléviseur noir et blanc diffuse des actualités avec Kennedy.

Après la conversation Ennis et Jack se dirige vers un bar qui n’ouvre ses portes qu’à dix heures du matin (il est à peine plus de huit heure)… à l’intérieur un barman et une serveuse d’âges moyens… l’homme refuse de laisser entrer nos cow-boys (Jack avance que ce sera l’une des rares occasions qu’il leur reste de boire avant de longs mois et attendrit la serveuse qui les laisse entrer)
Ils commandent des Bud… et conversent…. A un certain moment la serveuse revient et remarque que la bouteille d’Ennis et toujours à moitié pleine (il joue à arracher l’étiquette de la bouteille « à long cou ») elle s’impatiente (vous comptez la boire ou y faire pousser des fleurs !?)… Jack lui dit : Arrangez-vous pour que la ligne de flottaison ne descende pas (elle revient avec deux autres bières)… Ennis avoue à Jack qu’il a à peine plus d’un dollar en poche… Jack le rassure, c’est lui qui offre… d’ailleurs il commandera et paiera deux whisky quand Ennis lui aura raconté le drame familial: ses parents qui ont loupé le seul virage sur 43 miles de route droite !

Cette nuit là Ennis et Jack dormiront dans le pick-up de ce dernier : Jack recroquevillé contre la porte et Ennis sur le siège passager, lui bien éveillé, il fume et regarde au loin dans l’obscurité à travers le pare-brise embrumé.

ensuite plus de différence jusqu'aux premières soirées dans le campement


(à suivre)

Pour les anglophones (pour les autres NADIA se fera un plaisir de traduire) voici la description de ENNIS.

This is ENNIS DEL MAR : not yet twenty, but nonetheless compelling, not light or frivolous in disposition, appearance or manner, uncommonly quick reflexes--- a high-school drop-out country boy with no prospects, brought up to hard work and privation, rough-mannered, rough-spoken, inured to the stoic life. Has outgrown his faded denim cowboy shirt, his wrists stick well out of the sleeves, the buttons gap.

La traduction de Nadia


Voici Ennis Del Mar : pas encore 20 ans, mais néanmoins attirant, pas de légèreté ni de frivolité dans son état d’esprit, ni dans l’apparence et les manières, réflexes rapides hors du commun, garçon de la campagne rejeté du lycée, aux manières et langage frustes, sans perspectives, élevé dans les travaux pénibles et les privations, aguerri à la vie dure ; devenu trop grand pour sa chemise de cowboy en coton, délavée ; ses poignets dépassant largement de ses manches. « Buttons gap » : je suppose que ça veut dire que la chemise est ouverte mais pas sûre. Gap = trou, fossé.

par souci de parité voici le portrait de Jack lors de sa première apparition à l'écran


This is JACK TWIST: like Ennis, a rough country boy with little education, but somewhat different in appearance and attitude, a little less stoic, a little more a dreamer. More welcoming, appealing, with a quick laugh. Nineteen, not as tall as Ennis, more compact and muscular, thick, dark hair, worn jeans, bullrider’s belt buckle, faded shirt, stubbly beard, straw cowboy hat, boots worn to the quick.

la traduction (remerciez encore Nadia )

Voici Jack Twist : comme Ennis, garçon de la campagne aux manières frustes, peu instruit, mais quelque peu différent dans son apparence et attitude, un peu moins stoïque (introverti ?), un peu plus rêveur. Plus chaleureux, sympathique avec un rire vif.
19 ans, pas aussi grand qu’Ennis, plus compact et musclé, cheveux foncés épais, jeans usés, boucle de ceinture de « rodéoman », chemise délavée, barbe de plusieurs jours, chapeau de paille de cowboy, bottes usées jusqu’à la corde.

Worn = usé ici je pense et non pas "porté"
Ex: To bite one's nails to the quick: Se ronger les ongles jusqu'au vif.

pour la deuxieme partie.... on va attendre un peu !
et puis, si vous etes impatients, allez sur le forum officiel !

Deuxième partie : ce qui s’est réellement passé dans la montagne durant l’été 1963



Allez ! Grosso modo tout se déroule comme dans la version filmée : bon l’ours qui effraie Ennis a aussi peur que lui et s’enfuit dans l’autre direction…

Là où ma perception des choses est différente c’est après qu’ils aient tué le cerf et décidé que Jack resterait au camp (à faire la cuisine) et Ennis serait en permanence de garde de nuit avec le troupeau….

En fait c’est la scène 28 qui se passe dans le campement que je voyais différemment :
De quelle scène s’agit il ?

Jack est en train d’éplucher des pommes de terre. Ennis a seulement son jean et ses bottes pas de chemise et il se rase devant une large bassine d’eau chaude (donc généralement un homme se rase le matin… et le soir le dîner doit normalement être prêt… tous ses signes laissaient à penser que l’action se passait de bonne heure et bien non : c’est le soir !)

ENNIS – j’ai tué un coyote qui avait des couilles aussi grosses que des pommes…Il aurait pu manger un chameau. Tu as besoin de cette eau chaude ?
JACK – elle est toute à toi !
Ennis retire ses bottes – pas de chaussettes.
Retire son jeans – pas de sous-vêtement. Il se passe la serviette de toilette sous les bras et entre ses jambes.
Jack prépare le dîner, jette un regard sur Ennis de temps à autre (now and then) à travers la fumée d’une cigarette pendant à ses lèvres. Impassible.

IL EST FORT POSSIBLE donc que ce soit dans la foulée que la scène suivante a lieu :

Et la scène 29 c’est la soirée où les deux hommes partagent la viande de cerf, beans et pommes de terre frites et boivent. Jack joue avec sa boucle de ceinture et Ennis confesse qu’il n’a pas autant parlé de toute l’année entière… et Jack de mimer le rodéoman déjanté… ils rient tellement fort qu’ils en sont presque à pleurer.

(…)
Ensuite Ennis remonte à cheval dans le vent de la nuit, à travers la froidure pour rejoindre les moutons, heureux. Il pense qu’il ne s’est jamais payé du bon temps comme ça : il se sent comme pouvant griffer la blancheur de la lune. Il se retourne et regarde la lueur du camp où Jack dort.

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Ensuite on trouve Jack, Ennis, les chiens et les moutons se rendant vers de plus hauts pâturages.
Le nouveau camp est plus « primitif » et on retrouve nos protagonistes plus amicaux l'un envers l’autre, ils rient et plaisantent alors qu’ils bataillent avec la tente.

Plus tard


Ennis est en train d’ajuster le piquet de tente, Jack est assis près du feu avec son harmonica il massacre le célèbre air de rodéo de Tex Ritter « Bad Brahma Bull », une bouteille de whisky à son côté.

(…)
ensuite il entonne son hymne de pentecôtiste….
ENNIS : uh uh, parle pour toi-même. Tu es peut-être un pêcheur, mais moi j’ai pas encore eu l’occasion.
Ils rient tous deux de bon cœur… de très bonne humeur.
(…)
(scène 35) et là il est un peu plus de deux heures du matin, la lune est pleine et Ennis aussi, qui se tient à quatre pattes et lutte pour se redresser. (Trop tard pour retourner près de ces damnés moutons, t’as pas une couverture en trop dans laquelle je pourrais me rouler) (…)
(scène 36 – plus tard – le moment le plus froid de la nuit) arrête de trembler et ammène toi… (…)

(scène 37 – la tente- obscurité – juste avant l’aube – tous deux ont chaud dans le sac de couchage de Jack)
Jack est bien réveillé maintenant. Ennis dans son dos est à moitié endormi.
Jack fait une tentative, il prend une des grosses mains de Ennis à l’extérieur du sac de couchage et la guide à l’intérieur, directement jusqu’à son aine (groin en anglais, ça ne s’invente pas !)

Bon, c’est suffisamment long pour une deuxième partie, la suite au prochain épisode !

(à suivre...)

Oh que c'est tentant !!!!!!!!!! Merci Germain pour cette info !!